Ce soir-là, Lisa revient de l’hôpital avec Gilles, son mari. Victime d’une chute qui a provoqué chez lui une amnésie qui dure maintenant depuis 15 jours, il tente depuis de reconstituer son passé. Petit à petit.
Bribe par bribe. Au cœur de leur salon, leurs échanges sont l’occasion d’intenses discussions et de profondes introspections, car la vie est ainsi faite qu’elle ne se dévoile jamais complètement. Sauf, peut-être, au dernier moment. Si Gilles, dans un premier temps, cherche à comprendre celui qu’il était avant, quelle relation les unissait, il veut également savoir ce qui a causé son amnésie. Sa chute, pour être plus clair. Car si les bons comptes font les bons amis, force est de constater que les règlements de compte n’augurent généralement rien de bon pour les couples battant de l’aile.
Gros plan sur la vie à deux, l’amour, la durabilité des sentiments et leur érosion due au temps, cette pièce est aussi le miroir grossissant d’une relation qui vit ses derniers feux. De chute en rebondissement, c’est le couple qui est ausculté, dans une honnête et franche tentative de lucidité, relevée d’une bonne dose d’acidité. Une partition brillante où l’écriture d’Eric-Emmanuel Schmitt fait mouche à tous les coups, comme si chaque répartie était tirée à balles réelles.
« Lorsque vous voyez une femme et un homme devant le maire, demandez-vous lequel des deux sera l’assassin. »
Gilles